Dans son essai philosophique "De la Contradiction"
Mao Zedong traite de l'ancienne philosophie dont la base est
surtout métaphysique et idéaliste rendant les choses
immuables.Critiquant l'école du philosophe russe Déborine, il
rejette le concept de la simple différence pouvant seule
apporter une modification quantitative de l'extérieur. A la
métaphysique et à l'idéalisme, Mao oppose le matérialisme
dialectique qui transforme de l'intérieur les données par le
postulat de contradiction. Mao reconnaît toutefois que les
résultats pratiques de cette philosophie ont été possibles par
la situation imposée à la Chine. Cette philosophie ne rejette
pas l'apport extérieur, au contraire, il est l'un des éléments
dynamiques. Les contradictions sont indispensables à la vie,
quand les contradictions cessent, la vie s'arrête. Nous touchons
à la quintessence de la pensée de Mao Zedong.
Concernant les écrits militaires de Mao, outre l'apport cité, il semble que nous retrouvons les trois angles de Clausewitz :
- Politique : pourquoi combat-on ?
- Stratégique : comment combat-on ?
- Social : qui combat ?
Les écrits militaires de Mao sont une application pratique des théories de Clausewitz à la guerre du peuple. Dans "de la Contradiction", Mao ne fait pas référence à Clausewitz mais à Souentsé ... connais ton adversaire et connais-toi toi-même, et tu pourras sans risque livrer cent batailles ... il parlait des deux parties belligérantes.
Mao Zedong synthétise l'apport occidental à la réalité chinoise mettant en garde devant la dérive dogmatique et subjectiviste responsable selon lui des échecs, particulièrement ceux de 1934. C'est à partir de cette date que Mao devait rallier à sa ligne un grand nombre de cadres et renverser la situation à la conférence de Tsouenyi en prenant la responsabilité des opérations. La réorganisation de la Longue Marche la transformera en propagande révolutionnaire semant le prestige de l'armée des ouvriers et des paysans dans toute la Chine. C'est à Tsouenyi que la révolution commence à devenir chinoise dans son commandement (recul du Komintern) sans supprimer pour autant le concept d'internationalisme, Mao démontre que la révolution chinoise fait partie de la révolution mondiale. Son écrit le plus populaire dans ce sens est l'article consacré à la mémoire de Norman Bethune, le chirurgien canadien mort des suites d'une blessure faite en opérant. Mao rappelle à tous les communistes les principes inaliénables internationalistes et cite en exemple le docteur Bethune, lequel avait fait sienne la lutte du peuple chinois.
Dans les grands courants de pensée, on trouve toujours pour finalité l'organisation de la cité sur une perspective unitaire de l'homme.
Teilhard de Chardin est l'auteur d'une philosophie de la vie originale. Platon et sa République, le réalisme de Sartre fait son chemin, Foucault a énoncé que le philosophe ne doit plus être un prophète mais un législateur.
Ces attitudes philosophiques ouvrent chacune par une voie différente un grand débat hors des passions.
Georges Marty
Il semble également que les écrits
de Hegel l'ont influencé. Mao pense qe la philosophie de Hegel
est matérialiste et idéaliste. La lutte des classes est devenue
antagoniste avec la montée du prolétariat. Rousseau et Hegel
n'avaient pas connu comme Marx la présence d'une classe
ouvrière ouverte à une philosophie nouvelle.